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2024

Beethoven : Concerto « L’Empereur »

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Dans la même tonalité de mi bémol et dans le même esprit martial que la Symphonie « Héroïque » initialement dédiée à Bonaparte, le Cinquième Concerto ne tient pas son surnom de Napoléon, lequel, au demeurant, assiégeait  Vienne au moment de sa composition, mais de la conviction (et du talent  commercial) d’un éditeur qui considérait que c’était là l’« empereur des  concertos [de Beethoven] ». Deux pianistes américains viennent de  commencer leur intégrale avec le dernier des cinq Concertos.


Pour le premier volume d’une série intitulée « Beethoven/5 »,  enregistrée en public et associant à chaque concerto une commande passée  à un compositeur contemporain, Jonathan Biss (né en 1980) explique être stimulé à l’idée de rendre à ces œuvres (trop) connues « leur urgence et leur force ».  Ce n’est pas vraiment ce qu’on entend dans cette interprétation assez  scolaire, raide et étale, propre jusqu’à la fadeur, accompagnée à  l’unisson avec application par l’Orchestre symphonique de la Radio suédoise sous la direction de David Afkham. On trouvera en revanche de l’urgence et de la force dans le Concerto pour piano (2019) de Brett Dean (né en 1961). Sous‑titré « Gneixendorf Music - A  Winter’s Journey », il évoque le séjour de Beethoven de septembre à  novembre 1826 dans ce village proche de Vienne, au retour duquel il  attrapa une pneumonie dont il ne se remettra jamais complètement jusqu’à  son décès en mars 1827 des suites d’une cirrhose du foie. L’Australien  indique avoir tenté d’« entrer dans l’état d’esprit du compositeur confronté à de profonds conflits familiaux et à une santé défaillante ». Moins spéculatifs qu’obéissant à une dramaturgie bien ordonnée – citations (de L’Empereur,  bien sûr), piano droit avec pédale d’appartement –, les trois  mouvements enchaînés de durée fortement décroissante (de 14 à 3 minutes)  font assurément le spectacle (Orchid Classics ORC100291).


Reed Tetzloff (né en 1992) se pose sans doute moins de questions que son compatriote  mais on apprécie ce premier degré réjouissant, ce piano plus coloré,  voire espiègle avec ses petits ornements inattendus. Et tout le monde y  croit, car cette gourmandise est partagée par Pawel Kapula à la tête de l’Orchestre philharmonique de Prague. Le Quatrième Concerto est l’avenant, inhabituellement léger et fantasque, parfois presque  insolent. Une intégrale dont on aura donc plaisir à découvrir les  prochains volumes (Aparté AP364). SC

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© 2022 BY REED TETZLOFF

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